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Le Blog de jlduret

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Pensez juste ou pensez faux mais pensez par vous-même ! Depuis Socrate, le devoir du penseur n’est pas de répéter la doxa du moment mais de la questionner. Sans cette liberté d’exprimer opinions et pensées, point de démocratie.


Sauver des vies en supprimant des emails = #OnEstPret

Publié par jlduret sur 18 Novembre 2018, 12:08pm

Catégories : #CO2

Sauver des vies en supprimant des emails = #OnEstPret

Pour échapper au sort funeste de l’humanité que les collapsologues nous promettent, il faut sauver le climat, c’est l’urgence de toutes les urgences.

Voir ici La collapsologie

Et pour avoir une action des plus efficaces sur le climat, c’est bien connu, il faut supprimer des emails. A ce sujet, UgoVendale a fait une vidéo pour l’action du jour 1 du mouvement #OnEstPret qui nous introduit à ces gestes qui sauvent d’un genre nouveau.

ugo-on-est-pret

Cliquez sur l’image pour aller sur la vidéo

Youtubers : Donneurs de leçons mais sans montrer l’exemple

Si les Youtubers du mouvements 2.0 #OnEstPret étaient cohérents avec leur idéologie au sujet de l’empreinte du numérique sur le climat, ils deviendraient alors des partisans de la SlowTech, voir fermeraient leurs comptes mais, au lieu de cela, ils demeurent des plus addicts des réseaux sociaux et font partie de ceux qui ont des empreintes numériques largement supérieures à l’internaute moyen.

Quant à l’Adème, a-t-elle mesuré combien de progrès de l’humanité ont pu avoir lieu ou être accélérés grâce à l’utilisation des emails, combien de solidarités ont été possible grâce à la révolution numérique ? 

Car si le CO2 rejeté par le numérique est considéré par certains comme un frein au développement futur de l’humanité, la révolution numérique représente bien un essor autrement plus significatif et souhaitable.

L’envoi d’un mail en France peut déclencher un cyclone à Haïti (mais pas les vidéos Youtube)

Reconnaissons aux collapsologues d’avoir ici un cadre théorique, la théorie du chaos et en particulier celle de l’effet papillon. Il faudra bien un jour reconnaître que l’envoi d’un mail, c’est comme le battement d’aile de papillon, il peut déclencher des cyclones terrifiants à l’autre bout de la planète si on ne fait rien pour l’arrêter.

Comme le dit si bien Ugo dans sa vidéo, ce mail peut parcourir 15000 kilomètres (15000000 mètres !) et donc laisser lors de son si long trajet planétaire ce si mortifère CO2, rendez-vous compte !

Pour nos propagandistes, l’urgence absolue est donc de réduire notre empreinte numérique et pour cela, rien de mieux qu’une grosse campagne de vidéos de YouTubers, Youtubers qui postent plus vite que leur ombre, à longueur de journée, leurs Péta-octets de vidéos où ils racontent leur vie.

Au nom du climat, le narcissique YouTuber demande donc à ses abonnés de supprimer quelques Mo d’emails pendant que lui poste des Go de vidéo, Go de vidéos qui seront vues et donc téléchargées par chacun de ses milliers d’abonnées. Cette attitude hyper-logique pour la planète méritait bien in fineune campagne vidéo de plus plutôt qu’une petite infographie.

Mais cette perturbation du climat par les emails, est-elle fondée scientifiquement ? (NDLR : ne riez pas svp à cette hypothèse )

Les fondements scientifiques de l’empreinte carbone de l’email

Je tiens ici à dire que, même si j’ai codé de nombreuses années dans des grosses boites IT ou pour des projets dans le domaine de la prévention des risques majeurs, je ne me suis jamais intéressé de près à l’empreinte carbone de mes applications. Je ne donne pas ici un avis d’expert sur la question mais juste une opinion critique des fondements scientifiques de l’empreinte du numérique tirée en partie de l’excellent thread de @pyg@Framapiaf.org .

Ceci dit, si vous avez aimé la qualité des données qu’utilise le GIEC (comme la célèbre courbe de Mann ou les données trafiquées et révélées par le Climate Gate), vous allez adorer la qualité des études et des données sur l’empreinte carbone des emails.

Alors allons-y !

Déjà, quelle quantité de CO2 mortifère pour la planète dégage l’envoi d’un email ? Sur le site de l’entreprise Cleanfox, donné en lien par @UgoVandale (entreprise qui propose une app qui se balade dans tout le contenu de votre boite email afin de vous aider à la nettoyer), un mail de newsletter c’est 10g de CO2.

10 g de CO2 ? Oui, c’est ça, nous dit cette start-up du GreenTechForGood, mais sans pourtant ne citer aucune source. Il faut donc les croire sur parole ?

Nous avons fait quelques recherches afin de trouver une source un peu plus impartiale qu’une entreprise dont le business économique repose sur l’intérêt de la croyance dans la théorie des gaz à effets de serre. En cherchant un peu, on trouve les études d’empreinte carbone du numérique de l’Ademe. Soit, avec l’Ademe, on reste dans le dogme du carbo-centrisme mais on a au moins une source officielle sur le sujet.

Le tableau ci-dessus est donné page 133 dans une étude de l’Adème de 2012.

empreinte-carbone-numerique

On peut déjà remarquer la chose surprenante à savoir que lire une vidéo dépense beaucoup moins de CO2 qu’effectuer une requête sur internet. Car, en effet, l’Ademe ignore peut être que lancer une vidéo ne nécessite pas de requête ou que les pubs qui rémunèrent nos youtubeurs ne nécessitent également aucune requête internet asynchrone pour être affichées à intervalles réguliers et avec des contenus différents dans le lecteur vidéo Youtube mais passons.

On peut également remarquer qu’il n’y a pas de marge d’erreur dans les valeurs avancées dans ce tableau. Cette mission d’étude de l’Adème sur l’empreinte carbone des mails déclare page 133 « La mission d’étude ne propose donc pas de données sources pour l’évaluation des services externalisés (cloud computing, applications en mode Saas,…). »

C’est quand même bien dommage, car cela aurait permis de vérifier les données sources mais aussi parce que les emails couramment utilisés sont des webmails, hébergés dans le cloud comme Gmail, Hotmail, Yahoo… De plus, cette absence des données source a aussi été un frein pour l’Adème elle-même qui va jusqu’à reconnaitre « l’absence de maîtrise sur les données sources de ces études rend difficile leur extrapolation».

Oublions !

Donc, je vous propose d’oublier le tableau ci-dessus puisqu’il ne peut pas être évalué de manière impartiale et vu que la plupart des emails passe maintenant par le cloud.

On se dit alors que l’on trouvera la réponse dans la dernière étude de l’Ademe, celle de 2016 « Potentiel de Contribution du Numerique à la Reduction des Impacts Environnementaux ».

Mais là aussi, on restera sur notre fin car cette étude note en page 30 au sujet des émissions de CO2 liées au numérique que « Le calcul des incertitudes sur les résultats est quasi-inexistant et aucune méthode d’évaluation de la qualité des données utilisées n’est proposée. »  et encore un peu plus loin « Il est donc difficile d’évaluer leur complétude par rapport aux objectifs de l’étude et par conséquent la robustesse des résultats obtenus. »

Bref, en résumé, on prend des chiffres mal fondés scientifiquement pour remplir un papier des moins rigoureux et tout le monde s’empare des résultats pour diminuer son empreinte carbone, chiffres à l’appui. Et rappelons qu’à aucun moment, l’Ademe n’émet de doute sur le lien scientifique qui unit CO2 et catastrophe climatique à venir.

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