par André Aurengo
1. Quels sont les symptômes décrits par les personnes ?
L’électrohypersensibilité est caractérisée par des sensations désagréables, pénibles, voire douloureuses, que les intéressé(e)s attribuent à une exposition aux champs électromagnétiques, le plus souvent dus aux portables et aux antennes-relais de la téléphonie mobile.
Références
[1] « Champs électromagnétiques et santé publique : hypersensibilité électromagnétique », OMS, Décembre 2005. http://www.who.int/peh-emf/publications/facts/fs296/fr/
[2] http://www.radiofrequences.gouv.fr/spip.php?article46
2. Comment les personnes se comportent-elles ?
Ces sensations entraînent des conduites d’évitement, au risque d’un grave handicap familial, professionnel et social, pouvant aller jusqu’au choix de vivre dans des grottes pour fuir les ondes. Elles justifieraient aussi la demande de « zones blanches » sans exposition aux champs électromagnétiques.
3. Les champs électromagnétiques sont-ils en cause ?
En réalité, on recense plus de 40 études visant à tester la capacité des personnes électrohypersensibles à détecter la présence d’un champ électromagnétique (études dites de provocation), le plus souvent en double aveugle. Sur les centaines de personnes volontaires se disant électrohypersensibles explorées, aucune n’est capable de reconnaître si un émetteur est allumé ou éteint. Ce fait, solidement établi, n’est pas étonnant, car notre organisme ne dispose d’aucun système sensoriel adapté aux fréquences utilisées par la téléphonie mobile. On peut donc raisonnablement en conclure que l’électrohypersensibilité est un syndrome d’origine psychosomatique.
Références
[1] Oftedal G, Rubin GJ, Hillert L, van Rongen E. (2012) Are some people hypersensitive to electromagnetic fields ? Systematic reviews of scientific studies. EMF Spectrum 2012 ;1 :3-7. http://www.wik-emf.org/fileadmin/EM...
4. La communauté scientifique est-elle divisée ?
Il n’y a pas, sur ce sujet, de « débat scientifique » dans la mesure où les autorités compétentes nationales (AFSSET, maintenant ANSES [1]), européennes (SCENIHR [2]) et mondiales (OMS [3]) sont unanimes à s’accorder sur ce point. Ce syndrome a été rattaché à la famille des intolérances environnementales regroupant un ensemble de syndromes inexpliqués [3]. Les autorités sanitaires suédoises, contrairement à un argument abusivement avancé, ne « reconnaissent » pas que l’électrohypersensibilité est directement liée aux ondes électromagnétiques, mais seulement qu’il s’agit d’une pathologie potentiellement invalidante à prendre en charge [4]. Il existe, comme sur tout débat technique médiatisé, quelques avis discordants ultra-minoritaires qui ne s’appuient sur aucune donnée théorique ou expérimentale validée.
Références
[1] http://www.anses.fr/sites/default/f...
[2] SCENHIR (The European Commission Scientific Committee on Emerging and Newly Identified Health Risks) 2009. Health effects of exposure to EMF, European commission 2009
[3] http://www.who.int/peh-emf/publicat...
[4] Audition agence santé suède, réponse Lena Hillert, dans annexe rapport AFSSET 2009 : http://www.fftelecoms.org/sites/def...
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